À l’occasion du festival ARTCHIPEL, se tenant du 20 octobre au 5 novembre 2023, sur l’ensemble de la région Centre-Val de Loire, et en association avec le Centre Pompidou, les curieux d’art sont conviées à une balade. Une ballade forte en création et lieux chargés d’histoire – l’atelier d’Alexander Calder, la maison de Dorothea Tanning et Max Ernst, la maison d’Olivier Debré…-, ainsi que de découvertes, comme l’Œuvre de l’artiste Julien des Monstiers, récemment épris des charmes de l’Indre-et-Loire.

Tissant une subtile trame allant de l’art moderne à l’art contemporain, le festival ARTCHIPEL s’érige en promoteur de l’essence artistique du territoire. Offrant au grand public un enchantement visuel au cœur même du Centre-Val de Loire et de ses châteaux. Anne-Laure Chamboissier, historienne de l’art et curatrice artistique, s’est vu confier la mission de guider les publics au cœur de la région, dans une exploration sensorielle qui se veut exhaustive. Dans cette mise en majesté de la création passée, et des arts actuels, Anne-Laure Chamboissier a choisi avec soin les acteurs du festival ARTCHIPEL. Parmi lesquels émerge la présence primordiale de Julien des Monstiers.

Visite de l’atelier de Julien des Monstiers et avant-première de son exposition au Château de Chambord

Grâce au festival ARTCHIPEL, les visiteurs ont la chance de pouvoir explorer l’antre créatif de Julien des Monstiers. Une figure montante de l’art contemporain, qui a élu domicile en Indre-et-Loire avec sa famille depuis 2022. Dans son atelier, les visiteurs sont invités à une plongée exclusive dans son processus créatif, actuellement consacré à la préparation d’une grande exposition au Château de Chambord, prévue pour le printemps 2024.

vision artistique singulière

Né à Limoges en 1983, Julien des Monstiers s’est artistiquement formé à Paris. Façonnant son talent à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, sous la direction de Jean-Michel Alberola. Diplômé en 2008, Julien des Monstiers a commencé sa carrière à Paris, avant de quitter les rives de la Seine, pour lui préférer, telle une muse, celles de la Loire. L’artiste et sa femme Lili s’installent avec leurs enfants à Faye-la-Vineuse. Ils y ont acquis une demeure familiale, ainsi qu’une ancienne ferronnerie, où son atelier prend vie. C’est dans cet atelier, réaménagé, mis au blanc et en lumière, que Julien des Monstiers donne forme à ses toiles et autres œuvres. C’est ici qu’émane sa vision artistique singulière.

Dans cet espace, les créations de Julien des Monstiers, que son galeriste Christophe Gaillard décrit comme un ensemble holistique qui échappe à toute définition pré-établie, sont idéalement mises en valeur. Chaque œuvre puise son essence dans l’application que Julien leur offre. Dans un foisonnement de formes et de gestes, sans aucune hiérarchie. En artiste assuré dans ses gestes, il joue avec les couleurs, les textures, les supports, les outils. Il s’éprend même de savoir-faire artistiques oubliés, tels l’art de la rocaille pour une création in-situ au Château du Rivau.

L’inspiration de Julien des Monstiers, en alchimiste des temps modernes, s’écoule des grands récits, des motifs historiques, des scènes de chasse, jusqu’aux détails raffinés des décors floraux et des tapisseries. Une immersion dans son univers créatif devient une danse avec l’hier et l’aujourd’hui. Une danse entre l’histoire de l’art et ce qu’il y a de plus contemporain. L’art de Julien des Monstiers est un adroit équilibre qui permet la création d’un récit infini.

Repousser les frontières entre beaux-arts et arts appliqués

Julien des Monstiers insuffle à ses œuvres une harmonie minutieusement orchestrée entre mouvements lents et rapides. Il sculpte ses supports avec précision, comme avec des carreaux de céramique, pour une une pièce qui sera présentée sur le sol du Château de Chambord. Pour cette œuvre, l’artiste vient appliquer par des transferts de la peinture à l’huile sur chaque carreau. La réalisation finale sera un sol que les visiteurs pourront fouler. 

En 2018, Julien des Monstiers avait déjà présenté une œuvre similaire à la Galerie Christophe Gaillard, lors de sa seconde exposition personnelle « Maison Sarcophage Allumettes« . L’artiste parlait ainsi de son travail :

« Pour permettre aux visiteurs de partager [un] secret, j’ai voulu qu’ils survolent la peinture comme moi. Aussi j’ai travaillé […] la peinture [sur] la totalité du sol de la galerie. L’idée étant d’habiter l’œuvre, de s’y déplacer, de la piétiner, de tâcher d’amener la peinture là où habituellement elle n’est pas ou plus. La peinture n’est pas sacrée, elle ne l’a jamais été, elle n’est qu’une surface qui s’échappe du châssis et déborde dans la vie. J’invite le public à habiter cette surface, physiquement, regarder la peinture et marcher dessus. Pour passer du sol au mur, il faut savoir changer de paradigme […]. »

Julien des Monstiers

Habiter l’œuvre, voilà l’invitation lancée au public par Julien des Monstier.

Julien des Monstier et les transferts d’avant au présent

Dans cette ancienne ferronnerie, pensée pour accueillir d’autres artistes invités par l’artiste à l’avenir, Julien des Monstiers dévoile aux visiteurs une technique singulière qu’il a développée au cours des années. Par un procédé d’empreintes se révélant par transferts, les dessins complets ou simples détails de motifs se calquent sur un papier cristal transparent. Puis, le papier cristal travaillé se pose délicatement sur les supports finaux choisis, qu’il s’agisse de toiles ou d’autres matériaux.

Le processus laisse alors un déchet d’artiste, une trace mélancolique et entière sur le papier cristal. Une dernière utilisation est possible avant que l’empreinte ne soit trop fragile. Alors, sur un ultime support, Julien des Monstiers peut appliquer une dernière fois son travail, laissant alors tomber son transfert, ce dessin paraissant œuvre. Un simple déchet d’artiste mais portant en lui la richesse d’une création éphémère devenant pérenne. Pour Julien, les transferts sur papier cristal ne sont que des surfaces de travail, prêtes à écrire de nouvelles histoires. Mais pour le visiteur ce sont des œuvres à part entière.

L’art contemporain au Château de Riveau

Le festival ARTCHIPEL nous convie à une escale au Château de Rivau à Lémeré, où se dévoile « La cabane« . Une œuvre in-situ signée Julien des Monstiers. Commandée par Patricia Laigneau et façonnée avec le soutien du Fonds Européen de Développement Régional, cette création réveille l’art oublié de la rocaille, propre au 19e siècle. « La cabane » se fond dans le parc enchanteur du Château de Rivau. L’œuvre émerge tel un refuge dans les bois d’un conte de fées. Cependant, en s’approchant, à pas de loup si l’on veut vivre pleinement l’œuvre, la magie se brise soudain… Cela quand le visiteur découvre une face brute, révélant un conteneur. Un retour brusque et inattendu vers la réalité, mêlant tradition artisanale et mondialisation.

Encore plus près de « La cabane« … À travers des œilletons disséminés par l’artiste à différentes hauteurs de la face conteneur…. Le visiteur pénètre dans l’univers intérieur de l’œuvre et découvre une fresque. Une toile aussi lyrique que colorée, imprégnée de l’âme artistique de Julien des Monstiers. Un tableau où se mêlent passé et modernité, dans un maelström écrasant tout dans les teintes chères à l’artiste : des nuances d’orange et de bleu.

Les autres artistes du Château de Rivau

Autour de « La cabane » de Julien des Monstiers, au coeur du jardin d’Art du Château de Rivau, émergent 21 autres œuvres monumentales, nées de l’imaginaire d’artistes aux univers pluriels : Pierre Ardouvin, Dominique Bailly, Stefan Nikolaev, Nicole Tran Ba Vang et Laurent Pernot, pour n’en citer que quelques-uns. Les visiteurs du festival ARTCHIPEL peuvent également profiter de l’exposition « Enchanter la terre« . Une sélection d’œuvres pensée par Patricia Laigneau, curatrice d’exposition du Château de Rivau. L’exposition dévoile une magnifique perspective sur le patrimoine local, célébrant le Val de Loire comme une terre d’artistes et d’inspiration pour de grands noms tels que Max Ernst, Alexander Calder, Léopoldine Roux, Dorothea Tanning, et bien sûr, Julien des Monstiers. Le château du Rivau, gardien de cette histoire riche, offre un vibrant hommage à travers le regard d’artistes modernes et contemporains.

D’autres œuvres, en résonance avec le lieu et la région, s’invitent également. Comme « Jeanne la rebelle (Juliette Armanet) » de Pierre & Gilles (autoportrait de Juliette Armanet à retrouver dans la collection Trombinoscope). Ou encore « Le cèdre du Rivau affecté par le changement climatique » de Julien Salaud. Une symphonie artistique, envoûtante et ancrée dans les racines du Val de Loire.

Biographie de Julien des Monstiers

Né en 1983 à Limoges, en France.
Vit et travaille à Faye-la-Vineuse et Paris, en France.
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2008.

Bourses et prix

• 2022 : Prix de peinture Simone et Cino Del Duca
• 2019 : Prix Pierre Cardin
• 2017 :
  • Prix Mécènes du Sud
  • Prix Yishu8
• 2015 : Prix Marin

Expositions personnelles

• 2024 (à venir) :
  • Château de Chambord, Chambord (FR)
  • Le Suquet des artistes, Cannes (FR)
• 2022 : Betâverse, Galerie Christophe Gaillard, Paris (FR)
• 2020 : Fantomas, Galerie Christophe Gaillard, Paris (FR)
• 2018 :
  • Antigone, with Ken Sortais, Mécénes du Sud, Montpellier (FR)
  • Maison, Sarcophage, Allumettes, Galerie Christophe Gaillard, Paris (FR)
  • Galerie Municipale Julio Gonzalez, Arcueil (FR)
• 2017 : Les Rêves des Autres, Maison des Arts Yishu8, Beijing (CN)
• 2016 : À l’Ombre des Météorites, Galerie Christophe Gaillard, Paris (FR)
• 2015 :
  • In between, Galerie Christophe Gaillard, PARIS (FR)
  • Galerie d’Art Contemporain, Créteil (FR)
• 2014 : Musée Bernard Boesch, La Baule / le Pouliguen (FR)
• 2013 : Supporter la surface, Galerie Eric Mircher, Paris (FR)
• 2009 : Les Chroniques du Pôle, Galerie Isabelle Gounod, Paris (FR)

Expositions collectives

• 2023 :
  • Immortelle, Mo.Co, Montepellier (FR)
  • Enchanter la terre, Château du Rivau, Lémeré (FR)
  • Le champ des impossibles, Parcours Art et Patrimoine en Perche, Perche-en-Nocé (FR)
• 2022 : Traverser les silences, Galerie Dilecta, Paris (FR)
• 2020 :
  • Afterparty, Fondation du Doute, Blois, (FR)
  • Independent, New-York, (US)
  • In Full Bloom, Cuturi Gallery (SG)
• 2019 :
  • De leur temps, Collection Yvon Lambert, Avignon (FR)
  • L’Ecume des Jours, Odyssea, Saint-Jean-de-Monts (FR)
  • Peinture Plus, Galerie MR 14, Paris (FR)
  • Peinture Plus, Galerie Slika, Lyon (FR)
• 2016 : Institut d’Art Contemporain, Villeurbanne (FR)
• 2015 :
  • Curiosity, une proposition de Jean-Christophe Arcos (FR)
  • CROSSOVER, Galerie ObRose (FR)
• 2014 :
  • ARTE VIDEO NIGHT, Palais de Tokyo, Paris (FR)
  • SURFACE MONSTRE, Centre d’Art les Passerelles, Pontault Combault (FR)

Photo de couverture :
Julien Des MonstiersSans titre, 2023
Huile sur toileOil canvas 180 x 150 cm70 7/8 x 59 inches(JDM359)
© Rebecca Fanuele, ADAGP, 2023 – Courtesy of Galerie Christophe Gaillard